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La femme dans l’Ancien Testament : maléfique ou providentielle ?



Fra Filippino Lippi, La reine Vasti quittant le palais royal, © Musée de la Fondation Horne, Florence.
Fra Filippino Lippi, La reine Vasti quittant le palais royal, © Musée de la Fondation Horne, Florence.

La femme dans l’Ancien Testament : maléfique ou providentielle ?

 

Conférence par M. Daniel Renard, membre titulaire

Mercredi 5 juin 2024 à 14 heures 15

 

On aime à présenter, sûrement à juste titre, les évènements et les acteurs de l’Ancien Testament comme la trame d’un monde organisé et régi par les hommes, dominateurs, belliqueux et polygames. Les femmes, obsédées par l’angoisse de demeurer stériles ou de n’enfanter que des filles, sont d’autant mieux considérées que, fidèles et aimantes, elles se soumettent de bonne grâce aux ordres, aux désirs et aux caprices des époux qu’on leur donne.

Une plus grande familiarité avec les textes montre qu’une telle réception est davantage le fruit d’une illusion d’optique que d’une perception fiable et nuancée. Les artistes occidentaux d’ailleurs qui, durant des générations, s’emploient à illustrer entre autres les Saintes Écritures, ne s’y trompent pas. Ils réservent une place de choix à de puissantes figures féminines dont ils perpétuent le souvenir. Suzanne, Rachel, Dalila, Bethsabée, Esther, Judith, Ruth, la reine de Saba sont loin d’être les seules femmes de l’Ancien Testament à se trouver ainsi immortalisées.

On ne se fatigue pas d’alimenter, encore maintenant, le catalogue des vices qu’on prête aux femmes depuis des lustres en s’appuyant avec prédilection sur la lettre, parfois incohérente, de l’Ancien Testament ainsi que sur l’interprétation qu’en donnent par exemple les épîtres de Paul et les Pères de l’Église.

Lisons pour de bon l’Ancien Testament et nous découvrirons peut-être si la femme qui l’habite et l’innerve est perverse ou bien providentielle, et s’il faut avoir peur d’elle. (DR)