Conférence par M. Jacques Darras
Les gouaches dont j’ai spontanément illustré mon Journal de la Maye depuis 1991, en cours de numérisation à la Bibliothèque d’Abbeville, m’ont très vite mené à m’affranchir du texte et à me consacrer à l’image peinte proprement dite. Jeune j’avais commencé d’explorer l’huile et je viens par ailleurs d’une lignée de dessinateurs abbevillois comptant parmi eux un Grand Prix de Rome, Josse Racine, hélas mort prématurément, poursuivie par mon propre père Paul Darras.
Mais pourquoi la gouache ? Parce qu’elle a l’épaisseur de la pâte huileuse et qu’on peut y dessiner directement au pinceau, la matière gouache permet le « remords ». Les gouaches que je pratique sont anglaises et plus vives de couleur qu’aucune autre que je connaisse. Pour la dimension de la feuille, je prends un format A 3, grammage compris entre 250 et 300 grammes, que produisent seules les papeteries allemande ou anglaise.
J’ai d’abord été dans la direction de l’expressionisme fantastique, puis fait de rares incursions motivées dans l’abstraction avant de m’en tenir aujourd’hui à un réalisme épuré pour mieux capter la lumière et les formes de la Baie de Somme, qui sont pour moi un sujet d’émerveillement inépuisable. Je n’ai fait jusqu’ici aucune exposition, mes gouaches ne sont pas à vendre, je les considère comme faisant partie intime de mon œuvre graphique. Mon goût pour la couleur vive s’accommode très bien du statut de peintre amateur. Si j’ai accepté de vous présenter, cette après-midi, un choix d’une vingtaine d’œuvres, sur un total d’une bonne centaine, c’est avec un sentiment d’humilité et de reconnaissance. Jacques Darras