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Les Templiers à Oisemont et dans la région d’Oisemont

Manuscrit du XIIIe siècle: dessin de Matthieu Paris, moine bénédictin de l’Abbaye de Saint-Alban
Manuscrit du XIIIe siècle: dessin de Matthieu Paris, moine bénédictin de l’Abbaye de Saint-Alban

Conférence de M. Jean-René Blin, membre correspondant

Ancien Carmel d’Abbeville, 36 rue des Capucins, le mercredi 6 juin 2012 à 14 heures 30 

Traiter de l’histoire des Templiers en général et de leur implantation à Oisemont en particulier invite à se garder des mythes et légendes et à s’en tenir, autant qu’il est possible, aux faits établis à partir de documents et témoignages.

Les souterrains avec leurs graffiti sont des vestiges qu’il est difficile de dater. Ils communiquent entre eux par les caves de maisons particulières, ont souvent été comblés pour des raisons de sécurité, au mépris de leur intérêt patrimonial.

Pour comprendre l’aventure même des Templiers, il est nécessaire de se reporter à l’époque de la réforme grégorienne, de la croisade, de l’émergence de la chevalerie et du développement de la société féodale. L’Ordre du Temple est un ordre religieux et militaire qui avait pour vocation de protéger les pèlerins en chemin vers Jérusalem que le succès de la première croisade avait rendue aux chrétiens. En 1127 Hugues de Payns rentre en Europe, décide d’institutionnaliser son ordre et de le doter d’une règle semblable à celle des ordres monastiques. C’est chose faite au Concile de Troyes en janvier 1128. Très vite les Templiers créent dans tout l’occident de nombreuses églises et commanderies.

Les objectifs sont de deux ordres : il s’agit de recruter des chevaliers d’une part, de s’assurer des ressources financières pour l’entretien des Lieux Saints et la protection des pèlerins d’autre part.

La fondation de la commanderie d’Oisemont remonte très certainement au XIIe siècle. Elle a regroupé autour d’elle d’autres maisons des environs. Il est fait mention dans certains documents d’une donation du Comte de Ponthieu en 1205 en sa faveur et d’un accord entre l’abbaye de Saint-Valery et la commanderie d’Oisemont, qui fut sans conteste la plus importante de Picardie maritime.